Les enjeux de sobriété et d’efficacité énergétique dans les territoires ultra-marins >

Les problématiques d’équilibre offre-demande

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La maîtrise de la demande d’électricité

Un programme de Maîtrise de la Demande d’Électricité (MDE) désigne le regroupement d’actions d’économies d’électricité et de puissances appelées mis en place pour le bénéfice simultané du consommateur final et du producteur d’énergie.

Introduites dans les années 1990 dans les territoires ultra-marins, les politiques de MDE visent une diminution de la consommation en agissant sur la demande . Elles répondent ainsi à plusieurs enjeux : diminution du gaspillage énergétique, des émissions de GES, des impacts des unités de production et des réseaux électriques sur l’environnement, de la dépendance énergétique, ou encore de la précarité énergétique.

Elle est intimement liée à la notion de transition énergétique, car elle vise notamment l’optimisation des dépenses énergétiques des consommateurs et la diminution des impacts sur l’environnement de production et d’acheminement de l’énergie.

Sobriété énergétique en outre-mer

La Loi transition énergétique pour une croissance verte ambitionne, pour les outre-mer, d’atteindre l’autonomie énergétique avec 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.

Pour y parvenir, au-delà d’une production d’ENR locale, des économies d’énergie sont indispensables, notamment dans les logements, plus gros poste de consommation électrique dans les territoires ultramarins (environ 50 %) avant le tertiaire (environ 40 %) et, nettement devant l’industrie (environ 10 %).

Croissance non contrôlée de notre consommation d’énergie, épuisement des ressources naturelles, inégalités d’accès à l’énergie, dérèglement climatique, risque nucléaire, dépendance énergétique : force est de constater que nous devons revoir en profondeur notre façon de produire et de consommer l’énergie.

L’énergie la moins impactante est celle que l’on ne consomme pas. L’idée sur laquelle nous fondons ce guide est de réduire à la source la quantité d’énergie nécessaire pour un même service et un même confort. Limiter notre consommation reste une des meilleures solutions pour un futur vivable. La sobriété énergétique n’est pas un retour en arrière, elle est une utilisation plus pérenne, plus ingénieuse, plus éclairée de l’énergie : il s’agit d’apporter la bonne solution énergétique, dans la bonne quantité, au bon endroit et au bon moment.

Lissage de la courbe de charge

Les politiques de maîtrise de la demande d’électricité visent aussi un objectif plus technique, très important pour les gestionnaires des réseaux électriques des ZNI : le lissage quotidien des besoins électriques. Cet écrêtage des puissances aux heures de pointe est primordial pour éviter d’avoir recours à des moyens de production générateurs de pollution et de problématiques de coûts, tels que la turbine à combustion à gaz.

Les brasseurs d’air contribuent au lissage des besoins électriques de manière significative et massive. Ils permettent d’éviter et de réduire les consommations de climatisation à la pointe en journée dans les bâtiments tertiaires et également à la pointe le soir dans les logements.

Ces gains sont considérables. D’une part, parce que l’ensemble des constructions est concerné et, d’autre part, parce que les gains unitaires sont très importants. Il sont en moyenne d’un facteur allant de 10 à 40 sur les puissances électriques absorbées, soit 20 à 80 W pour un brasseur d’air, contre 500 à800 W pour un climatiseur traitant le même espace.

Guide Brise - Courbe de charge quotidienne en réseau insulaire
Courbe de charge quotidienne en réseau insulaire : l’exemple en Guadeloupe, lorsque les TAC (Turbines à Combustion) fonctionnent à la pointe du soir, les coûts dépassent les 300 €/MWh.