Notions de coûts, aides publiques et primes EDF
Contexte
Histoire des brasseurs d’air plafonniers
Les enjeux de sobriĂ©tĂ© et d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique dans les territoires ultra-marins
Solution pour les concepteurs
Qu’est-ce que le confort thermique d’un bâtiment ?
Comment le brasseur d’air plafonnier apporte-t-il du confort ?
Implantation et positionnement dans l’espace
Prescriptions pour les maĂ®tres d’ouvrage et les maĂ®tres d’Ĺ“uvre
Règles de l’art pour les installateurs
Sécurité, risques sanitaires
Clés pour les utilisateurs
Traitements climatiques des espaces
Notions de coûts, aides publiques et primes EDF
Questions fréquentes
Qu’est-ce que le guide brise ?
Quelques idées reçues qui ont la vie dure !
CoĂ»ts d’installation et de fonctionnement
Le coût fourni-posé d’un brasseur d’air de la gamme 132~140 cm de diamètre alimenté en courant continu varie de 200 à 400 euros en moyenne.
En comparaison, une unité de climatisation en split inverter 9000 BTU/h (2,5 kWfroid) Classe A++ (équipement commun dans une chambre de 10-15 m²) coûtera entre 600 et 800 euros fournie-posée et aura une durée de vie de l’ordre de 10 ans.
Comme nous l’avons abordé précédemment, les coûts en énergie d’un brasseur d’air varieront en fonction du modèle et plus précisément en fonction de sa puissance liée en partie à son moteur (AC ou DC).
Les brasseurs d’air à courant alternatif afficheront une puissance nominale entre 40 W et 80 W. Pour un brasseur à courant continu, la puissance nominale selon les modèles se situera plutôt entre 20 W et 50 W.
Ainsi, pour une utilisation de 8h par jour, l’énergie annuelle absorbée s’établit entre 58 et 146 kWh pour un ventilateur DC et de 177 à 234 kWh pour un ventilateur AC.
En comparaison avec l’unité de climatisation du paragraphe précédent dont la puissance moyenne appelée se situe aux alentours de 800 W, l’énergie annuelle absorbée est de plus de 2 300 kWh, soit de 15 à 40 fois plus que notre ventilateur plafonnier DC.
La répercussion sur la facture du consommateur et sur l’empreinte environnementale n’est pas des moindres. Pour un kWh à 0,18€, l’économie annuelle entre notre brasseur DC de 20W et l’unité de climatisation est de plus de 350 euros, soit le prix fourni-posé de ce brasseur qui sera donc rentabilisé dans l’année, hors aides éventuelles de la collectivité.
Pour l’unité de climatisation, il faudra rajouter à la dépense annuelle d’électricité, les coûts d’entretien (nettoyage, recharge en fluide frigorigène, etc.).
La climatisation pèse donc lourdement sur les budgets des ménages, ainsi que sur celui des entreprises et des administrations qui climatisent leur lieu de travail.
Généralement, grâce à ses faibles consommations d’énergie, un brasseur d’air est rentabilisé dès la 1re année.
Coût environnemental et sociétal
Rappelons que dans les territoires ultramarins tropicaux et partout ailleurs, dès lors qu’un bâtiment est conçu selon des principes bioclimatiques essentiels (protection solaire, ventilation naturelle, espaces traversants, végétation périphérique, orientations adaptée, travail sur l’albedo, etc.) et qu’il répond au mieux à son milieu et aux usages, le confort thermique de l’occupant peut être assuré. La climatisation n’est pas nécessaire et, à certains moments, la gestion bioclimatique de ce confort peut être uniquement complétée par une ventilation mécanique à très faible consommation d’énergie et à très faible impact écologique comme le brasseur d’air plafonnier.
L’utilisation d’un brasseur d’air pour se rafraîchir est un acte de résilience à part entière face à la tendance sociétale du « tout climatisé ».
- Les brasseurs d’air sont économes en énergie : la production de l’électricité nécessaire à leur utilisation a donc une contribution moindre au réchauffement climatique global. A contrario, la climatisation représente plus de 12% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale dans le secteur du bâtiment qui pourrait être effacée à plus de 90% si elle était remplacée de manière généralisée par des brasseurs d’air performants : l’enjeu planétaire est donc colossal.
- Les brasseurs d’air sont peu onéreux à l’achat, à l’exploitation et rapidement rentabilisés par rapport à un climatiseur. Grâce aux aides de l’Etat entre autres, ils peuvent permettre à tous les ménages ultramarins, quels que soient leurs moyens, d’accéder à un confort thermique correct. Ils constituent également une réponse technique adaptée pour les climats méditerranéens et même, plus globalement, pour les périodes caniculaires de plus en plus fréquentes des étés des climats tempérés.
- Ils ne contiennent pas de fluides frigorigènes, dont la contribution au réchauffement climatique est considérable.
- Ils ne dégagent pas de chaleur contribuant à la création des « Îlots de Chaleur Urbains » (ICU).
Raisonner en coût global
L’enjeu majeur du développement du brasseur d’air est d’apporter du confort thermique à moindre coût économique direct et indirect et à moindre coût écologique global.
Dans un contexte général du milieu du bâtiment marqué par de fortes exigences en matière de transition énergétique, ainsi que par des contraintes financières liées à une situation économique difficile, l’optimisation technico-économique des équipements techniques est désormais indispensable. Le coût global d’un équipement prend en compte l’ensemble des coûts de ce dernier durant tout son cycle de vie (investissement, exploitation, maintenance, et démantèlement/recyclage ). Il peut également prendre en compte des composantes dites « intangibles » relatives aux bénéfices qualitatifs et quantitatifs pour l’usager. Ce sera par exemple le cas pour les bénéfices sur la santé des occupants d’un bâtiment équipé de brasseurs d’air qui sera moins pathogène que celui d’un bâtiment climatisé. On parlera alors de coût global élargi. Ce coût global peut enfin également prendre en compte des composantes qu’on appelle « externalités » qui concernent le coût différé que cet équipement fera porter à la société dans sa globalité notamment le coût lié à ses impacts environnementaux négatifs (impacts économiques divers du réchauffement du climatique). On parlera alors de coût global partagé. À cet égard, un raisonnement en coût global favorise à la fois la sobriété énergétique et l’optimisation du bilan carbone dans une perspective de d’éco-responsabilité sociétale et d’amélioration de qualité du service rendu.
La démarche en coût global maîtrisé fait intrinsèquement partie des intentions de ce guide.
Concernant les équipements consommateurs d’énergie en Outre-mer, leur coût global est également élargi à l’impact économique indirect des consommations : en effet, dans ces territoires, les coûts des consommations électriques sont payées (en ordres de grandeurs pour l’ensemble des Outre- mer) pour 1/3 par les utilisateurs et pour les 2/3 par l’ensemble des consommateurs au niveau national (selon le principe de la péréquation des tarifs de l’électricité). Les brasseurs d’air génèrent donc des économies pour les utilisateurs mais également pour l’ensemble de la collectivité nationale.
Aides pour l’achat et l’installation de brasseurs d’air
L’efficacité des brasseurs d’air plafonniers pour apporter du confort thermique à moindres coûts étant reconnue par les pouvoirs publics, ces derniers proposent des aides pour la fourniture et l’installation de ces équipements.
En Outre-mer, ils bénéficient de primes réunies dans le programme AGIR PLUS en faveur de la Maîtrise de la Demande d’Energie (MDE) piloté par les comités MDE (DEAL, Régions, EDF, ADEME) et financé par les cadres de compensation (les transferts de CSPE, payés par l’ensemble des consommateurs).
Les primes sont versées aux installateurs partenaires des réseaux AGIR PLUS par EDF, sous condition du respect des règles techniques d’installation des équipements.
Selon les modèles, ces primes ont permis et permettent de rendre accessible le brasseur d’air en abaissant le reste à payer pour les utilisateurs, avec parfois une facture avoisinant le « zéro euro ». Naturellement, le brasseur d’air n’est pas gratuit ! Compte-tenu de l’ensemble de ces impacts économiques bénéfiques, il est co-financé par les clients utilisateurs et la collectivité.
Les primes sont variables selon les régions. Elles sont consultables sur les sites internet EDF de chaque territoire. En 2021-22, le montant des aides pour les brasseurs d’air étaient pour exemple en Guadeloupe :
- 200 euros par unité pour le secteur résidentiel.
- 100 euros par unité pour le secteur tertiaire.
Ces aides importantes ont permis de dynamiser fortement le marché, notamment à la Réunion, puis en Guadeloupe, avec des augmentations spectaculaires des flux d’installation :
- à la Réunion, environ 30 000 unités à la Réunion en 2020,
- en Guadeloupe : 18 500 unités en 2021, puis plus de 40 000 unités en 2022.
Le marché des brasseurs ne pourra se développer de manière pérenne qu’avec des installations de qualité, ce qui a été l’objectif essentiel de la rédaction de ce guide, qualité qui devra à terme être cofinancée par les utilisateurs.
Ces aides massives ont vocation à dynamiser le marché, sans pour autant créer des effets d’aubaines : les offres à 1 € devront donc rester limitées à la période d’amorçage.